Le dessin et le JDR
Bonjour,
Comme vous avez pu le remarquer, je dessine régulièrement.. parfois pour mon plaisir, parfois pour faire plaisir, et parfois pour une campagne (et parfois même uniquement pour le blog, heureux élus !).
Faut-il à tout prix dessiner (même schématiquement) dans une campagne de JDR ?
Non évidemment, si vous n’avez pas envie, que vous avez peur du ridicule ou plus simplement que vous avez la flemme, ne le faites pas. Maîtriser une campagne est déjà suffisamment chronophage et le but est de se faire plaisir et non de se mettre des fers au col.
Personnellement, j’estime qu’il est important de faire des dessins dans mes campagnes. Ceci dit, les beaux dessins que je poste ne constituent que 5 % (les 5 % plus réussis) de tous les schémas faits pendant la campagne. Avant de lancer une campagne, je dessine quelques éléments dont je sais qu’ils seront importants. J’en dévoile quelques uns au tout début afin d’aider les joueurs à s’insérer dans l’univers et quelques autres en cours de campagne pour faire office de récompenses en cours de jeu (si mes joueurs n’ont pas détruit le scénario avant). Par contre, en cours de campagne je dois parfois souvent improviser et gribouiller des proto-brouillons dont l’esthétisme est inexistant, sacrifié sur l’autel de l’utilité et de la rapidité d’exécution.
Mais je n’ai pas répondu à la question précédente : pourquoi dessiner ? Eh bien parce que malgré toute la précision que vous pouvez apporter à votre description, un schéma restera toujours bien plus clair pour décrire une pièce (avec le positionnement respectif des PJ et des PNJ) ou un environnement (une ville, une forteresse, où se trouve le temple, la prison, les postes de gardes...).
Ces gribouillis ont beau être objectivement moches et rarement à l’échelle, les joueurs basent systématiquement leur stratégie dessus. Cela les aide à formuler une stratégie car il peuvent voir où sont les différents « éléments » et sont certains que tout le monde comprend la même chose. Et c’est là le deuxième avantage des dessins : le MJ est sûr que tous les joueurs ont la même perception spatiale de l’espace autour d’eux. Ce qui évite les quiproquo désagréables par la suite.
Certains pourront arguer que les PJ ne connaissent pas forcément tous les recoins de l’environnement dans lequel ils se trouvent et qu’ils n’ont pas l’accès à une vue aérienne et donc une menace cachée dans la rue adjacente peut rester invisible à leurs yeux alors qu’elle apparaîtra comme un phare sur la carte
A cela je répondrai que le MJ n’est pas obligé de mettre tous les détails sur sa carte. Il ne met que les éléments qu’il juge important sur l’instant, quitte à rajouter des détails ensuite, voire refaire une carte si nécéssaire. A la deuxième remarque, c’est effectivement l’inconvénient du système : il est difficile de surprendre les joueurs, même en leur disant « vous ne pouvez rien voir de la rue adjacente »...
Personnellement je compte sur la capacité des joueurs à ne pas « tricher »...
Et si les joueurs se « méfient » instinctivement de la (décidément fameuse) rue adjacente, vous pouvez décider qu’il s’agit d’un leurre (que le rectangle qui obstruait cette rue était en fait une charrette remplie de sacs de patates par exemple) et que la véritable menace est cachée plus loin. Et les joueurs ne pourront pas se plaindre car ils n’étaient pas censés savoir ce qu’il y avait dans la rue adjacente !
Il existe également des cartes disponibles sur la toile pour illustrer de manière utile et esthétique une campagne mais je ne les utilise pas, d’abord par péché d’orgueil et ensuite parce que ça me laisse moins de possibilités d’improvisation : c’est là le dernier avantage des gribouillis, tant qu’ils sont dans votre tête vous pouvez les modifier comme vous voulez, et après ils seront une référence que les joueurs ne pourront pas contourner
Toutefois, comme beaucoup de chose en Jdr, le système n’est réellement efficace que si les joueurs essaient d’incarner « fidèlement » leur personnage …