Campagne de Jeu de rôle (I)
Bonjour,
Pour changer, je vais vous narrer une histoire. Une histoire réelle et néanmoins fictive. Si.
L’histoire d’une campagne de jeu de rôle, lequel se déroule dans un univers fictif. Le jeu de rôle a ceci de merveilleux en permettant à ceux qui y jouent, d’incarner le héros qu’ils ont toujours rêvé d’être...
Jusqu’à ce que la réalité des jets de dés en décide parfois autrement. Mais le jeu de rôle a également ceci de terrifiant car les limites morales et légales qui s’imposent à tous dans la vie réelle, peuvent être contournées, voir ouvertement et allègrement dépassées car les joueurs entendent bien profiter de « l’impunité » offerte par cet univers fictif.
En tant que maître de jeu j’ai pu constater que le jeu de rôle avait parfois tendance à encourager certaines pratiques... immorales. Et parfois j’ai même été choqué au point de me sentir obligé de « punir » le joueur en lui lançant une malédiction divine... ou en « tuant » son personnage. Toutefois, j’ai pu assister à de vraies scènes épiques où les joueurs tentent bravement (et parfois de manière très ingénieuse) de sauver l’un des leurs ou un PNJ (personnage non joueur). Certaines actions que j’ai pu observer sont dignes des plus grands films d’action et c’est là la récompense de tout maître de jeu : captiver les joueurs pour qu’ils s’approprient l’histoire et se comportent en héros...
Mais bon revenons au commencement :
Quand on veut faire une campagne de jeu de rôle, il faut d’abord écrire un scénario. Ça c’est relativement simple, il y a beaucoup d’exemples et d’aide disponible sur la toile. Néanmoins, il faut prévoir un cadre solide, une intrigue suffisamment compliquée pour tenir en haleine les joueurs et suffisamment simple pour qu’ils puissent la découvrir sans y passer trois ans (ou qu’ils abandonnent en cours de route). Il faut aussi des moments de combats. Dans un univers de science-fiction, un joueur s’attend à participer à au moins une bataille entre vaisseaux spatiaux et plusieurs avec le pisto-laser (ou équivalent) en main. Et, sans sombrer dans la caricature, il faut utiliser ces clichés pour donner aux joueurs ce qu’ils veulent. La bande dessinée peut être une bonne source d'inspiration, sachant que nos lectures sont orientées selon nos préférences, donc il est plus facile de s'approprier l'histoire. A nouveau, il faut éviter un plagiat honteux qui n'apporterait de toute façon aucune satisfaction et qui serait très vite éventé par les joueurs.
Enfin, il faut des personnages suffisamment clichés car, comme dans tout film d’action, il faut forcer le trait quand on raconte une histoire, mais pas trop pour ne pas perdre en crédibilité (et n’oublions pas que le MJ doit les incarner ensuite...). En résumé, il faut une intrigue simple mais solide, des combats et des interactions avec les PNJ pour éviter de sombrer dans le grosbillisme permanent.
Quand je dis simple, je ne considère pas les joueurs comme mentalement diminués, entendons nous bien là-dessus. Mais l’efficacité d’un groupe de joueurs est inversement proportionnelle au nombre de joueurs dudit groupe. Plus il y a de monde dans le groupe, plus les interactions entre les membres du groupe deviennent importantes... au détriment de la quête ! Un grand nombre de joueurs est également difficile à gérer pour le MJ qui doit faire en sorte que chaque personnage puisse s’illustrer et de guider le groupe de manière subtile et discrète (enfin essayer tout du moins) vers la solution...
Ensuite il faut trouver des joueurs (et/ou des joueuses. J'ai pu constater que les filles ne sont pas moins enthousiastes que les garçons). C’est plus ou moins facile selon l’expérience qu’on a, le cadre (les écoles d’ingénieurs sont parfaites pour s’initier au jeu de rôle) et la réputation qu’on a en tant que MJ. Eh oui, trouver des joueurs n’est pas toujours simple, surtout quand il faut concilier des disponibilités parfois presque totalement disjointes... Une fois ceci fait, il faut résoudre les pénibles mais indispensables questions « logistiques » (salle, horaire...)
... et enfin vient le grand jour de la première séance !